«Edward Hopper (1882-1967)
Nighthawks, 1942» : une carte postale, sa légende, et
le commencement, voilà bien des années, d'une
correspondance intime et inépuisable entre l'écrivain
Franz Bartelt et cette toile panoramique du peintre
des grandes solitudes. En observant ses personnages
qui, dans la nuit, attirent la lumière mais créent vide
et silence autour d'eux, Bartelt dénoue l'«impression
de déjà-vu» que lui inspire le tableau, à laquelle
répondent des morceaux de «poésie spontanée»,
rêveries poétiques accumulées au fil du temps.
À travers le tableau de Hopper, Bartelt nous parle
avec sincérité de notre étrangeté les uns avec les
autres, avec nous-mêmes, de l'inéluctabilité de la
nuit : «Tout compte fait, ce n'est même peut-être pas
tant la solitude que les solitudes, à chacun la sienne,
de plus en plus impartageable à mesure que le temps
passe, que la nuit gonfle et prend dans les quartiers
la place de la vie.»