«?Maladie, séparation, mort d’un enfant, catastrophe naturelle, pandémie?» – Ça me tombe dessus, sans savoir pourquoi ni comment. Comme un démon qui m’étreint, «?ça?» m’empoigne et me détruit, j’assiste à mon emportement sans avoir rien, ni personne, à accuser ou à qui me raccrocher. Me voilà seul comme un bateau ivre à la dérive, d’une solitude extrême dont le noyau infrangible m’apprend aussi que j’en suis constitué. L’abîme demeure toujours là, impossible à occulter. Dans le Hors phénomène, ni «?infra-phénoménal?» (propédeutiques à la phénoménalité) ni «?supra-phénoménal?» (phénoménologies de l’excès ou du débordement), c’est le «?dehors?» qui prime. Défait de mes catégories, ou plutôt «?hors catégories?», je n’ai plus qu’à m’inventer autrement. Ce n’est pas de sortir de la crise qu’il faut espérer, ni même de restaurer une ouverture qu’on aurait oubliée. Il s’agit plutôt d’y être autrement, comme si le trauma nous rappelait philosophiquement à l’essence de notre humanité, en guise d’être toujours transformé.