Ils ont traversé la France en 2 CV pour atteindre la
côte atlantique où ils louent une maison délabrée
aux odeurs de poussière, de chats errants et de moisi.
Elia fuit un passé, redoute les souvenirs et cache une
valise. Celui qui partage son quotidien et ses angoisses
tient le journal de ses errances : les verres de
whisky, la falaise les soirs de tempête, les rencontres
dans les bistrots du port. Et tandis qu'Elia oppose une
rage autodestructrice aux fantômes qui pourraient la
submerger, tandis que son ventre s'arrondit au son
d'une chanson cubaine, le narrateur observe et aime
celle pour qui il est capable de tout, y compris du pire.
Pour évoquer une existence à la dérive et les cauchemars
inconsolables de la jeunesse, Sylvain Coher
allie l'empathie bienveillante à un humour malicieux,
âpre comme la réalité. Parfums, embruns et réminiscences
sculptent le décor étrange de ce road-movie
immobile à la troublante singularité, poétique et
habité.