«C'est toute une journée déjà qui se replie avec la mer dans la poche d'obscurité. Nous ne sommes plus de simples arrivants : nous avons laissé nos marques sur le sable des plages. Nos empreintes un peu partout. Déjà, je me demande bien ce que sera l'hiver après l'automne et le printemps docile et l'été. Oui d'abord, et l'été ? Où irons nous, Elia, lorsque les estivants reviendront voler notre quotidien ? Leurs cris sur les plages rappelleront ceux des fusils, les cris de Solenn couchée sur la route. Jamais nous ne pourrons les faire taire, Elia. Alors nous fuirons : nous attendrons que la marée soit propice et nous irons sur l'eau, bien sûr ; nous suivrons des courants phosphorescents, avec la marée nous irons tout là-bas, pour toucher l'horizon et le secret du vide caché derrière l'horizon.»