Cet essai rassemble en les organisant un certain nombre d'études, articles, communications, interviews consacrés à l'hospitalité, au cours de ces dernières années; depuis, exactement, la parution de Zeus hospitalier, en 1993.
L'hospitalité touche au droit, au droit national et international, public et privé, mais elle ne s'y limite pas Un dénominateur commun aux courts textes ci recueillis, à ces «miettes philosophiques», est que l'hospitalité occupe un plus large domaine et déborde le droit de toutes parts.
Je me situe du côté d'un élargissement du domaine et du concept d'hospitalité faisant éclater les frontières restrictives du juridique. En dépit de leur entrelacement, un conflit existe entre les deux domaines: les exigences de l'hospitalité dépasseront toujours ce qui peut être codifié juridiquement. Son étude, la description des figures variées qu'elle peut prendre, supposent un point de vue dynamique, tendanciel: on peut, on doit toujours faire prévaloir l'hospitalité sur, voire contre le Droit dont elle manifeste souvent les failles et souligne les défauts.
Ce que font les nombreux mouvements revendicatifs que suscitent incessamment les contraintes contemporaines: ceux des sans-logis, des sans-papiers, des immigrés, et autres individus ou groupes mal à l'aise dans l'ordre social actuel, brimés par lui et qui apportent, toutefois, à notre société, une contribution irremplaçable.
Contre les restrictions imposées par le droit positif, il faut affirmer une hospitalité inconditionnelle, une hospitalité qui s'adresse, à la fois, à la raison et au coeur; difficile, peut-être impossible à accorder avec le réel, mais n'en étant pas moins exigible. Une hospitalité hyperbolique ou absolue.