À deux reprises, avec Les Particules élémentaires et
Plateforme, Michel Houellebecq a mis le feu aux
poudres. Traduit en trente langues, partout il a divisé la
critique, remué ses lecteurs ou mobilisé la justice. C'est
un des auteurs les plus discutés de l'époque. Autant adulé
que décrié. On l'a tenu pour un oiseau de malheur, un
visionnaire, un provocateur.
Paradoxalement, l'écrivain reste méconnu et l'homme
presque inconnu. Celui que son ami Noguez a surnommé
le «Baudelaire des supermarchés» ou le «Buster Keaton
de l'informatique» méritait un livre. Le voici. Le premier
en France.
Au cours des deux «affaires» Houellebecq, si
chaudes, si passionnées, Noguez a été son principal
défenseur, son meilleur exégète. Il a démasqué la «rage de
ne pas lire» de ceux qui condamnaient ses romans en
bloc. Il a su distinguer dans sa prose prétendument
«plate» différents niveaux de lecture et un «ton
nouveau». Ses arguments semblent lumineux et
irréfutables. Le lecteur de bonne foi en conviendra.
A l'essai, Noguez ajoute des «bribes» de son propre
journal intime. Houellebecq y apparaît tel qu'en
lui-même, enfin ou en fait, avec ses faiblesses et ses forces.