A deux reprises, avec
Les Particules élémentaires et
Plateforme, Michel Houellebecq a mis le feu aux poudres. Traduit en trente langues, partout il a divisé la critique, remué ses lecteurs ou mobilisé la justice. C'est un des auteurs les plus discutés de l'époque. Autant adulé que décrié. On l'a tenu pour un oiseau de malheur, un visionnaire, un provocateur.
Paradoxalement, l'écrivain reste méconnu et l'homme presque inconnu. Celui que son ami Noguez a surnommé le « Baudelaire des supermarchés » ou le « Buster Keaton de l'informatique » méritait un livre. Le voici. Le premier en France.
Au cours des deux « affaires » Houellebecq, si chaudes, si passionnées, Noguez a été son principal défenseur, son meilleur exégète. Il a démasqué la « rage de ne pas lire » de ceux qui condamnaient ses romans en bloc. Il a su distinguer dans sa prose prétendument « plate » différents niveaux de lecture et un « ton nouveau ». Ses arguments semblent lumineux et irréfutables. Le lecteur de bonne foi en conviendra.
A l'essai, Noguez ajoute des « bribes » de son propre journal intime. Houellebecq y apparaît tel qu'en lui-même, enfin ou en fait, avec ses faiblesses et ses forces.
Romancier et essayiste,
Dominique Noguez a publié une vingtaine d'ouvrages dont des romans :
Les Martagons (Gallimard, Prix Roger Nimier 1995),
Amour noir (Prix Femina 1997) et des essais :
Duras, Marguerite (Flammarion, 2001),
Comment rater complètement sa vie en onze leçons (Payot, 2002). Il a obtenu le Grand Prix de l'humour noir en 1999.