Né en 1954 dans un petit village au pied de la cordillère des Andes, Hugo Chávez est le second fils d'une famille de sept enfants. Élevé en grande partie par sa grand-mère, Mama Rosa, qui confectionnait des friandises que le petit Huguito allait vendre dans les rues après l'école, il rêve de devenir joueur de baseball. Mais très vite, touché par la misère qu'il voyait autour de lui et pris d'amour pour son peuple, il s'intéresse à la politique, et en particulier aux écrits de Simon Bolivar, le Libérateur, et à l'âge de dix-sept ans rejoint l'armée vénézuélienne.
Patriote, catholique, ayant comme modèle la figure d'un Christ à la fois empli de compassion pour les plus faibles et en colère contre les fourbes et les persécuteurs, il défend un socialisme au service de l'humain. Arrivé au pouvoir, il reste près du peuple, l'écoute et lui parle, met en place une série de programmes sociaux au coeur même des quartiers et des villages. Alimentation, éducation, médecins : les revenus du pétrole affluent pour tenter d'arracher les plus humbles à la pauvreté. Et malgré des trahisons et une opposition qui ne cessera de tenter de le renverser, il restera près de quinze ans le Commandante, figure de proue des peuples opprimés, en lutte contre l'emprise des multinationales et des intérêts américains, en Amérique latine, mais aussi bien au-delà.
L'auteur, avec une écriture vivante, enthousiaste, mais aussi sans concession lorsqu'il s'agit d'analyser les erreurs qu'a pu faire Hugo Chávez, retrace ici le parcours d'un homme qui voulait que chacun puisse s'accomplir, libéré de la malnutrition et de l'illettrisme, mais aussi des « valeurs inoculées par le capitalisme » : refus des frontières, des racines, de toute transcendance, désintégration de la famille et des patries, menant à l'individualisme du consommateur docile, « sans espérance, sans défense face au système de gouvernance globale dont ils parachèvent la construction ».
Laissant la parole à Hugo Chávez, cette biographie est suivie de ses meilleures allocutions, les plus emblématiques ou les plus émouvantes, afin de faire résonner cette voix qui peut encore le mieux porter cet amour et cet espoir qu'il incarna pour toute l'Amérique latine, même après qu'elle se soit tue.