En mai 987, le Carolingien Louis V meurt des suites d'un accident de chasse. Six semaines plus tard, l'accession au trône du duc des Francs, Hugues Capet, marque l'avènement d'une dynastie qui régnera pendant huit siècles sur la France.
Le succès du "coup d'Etat" qui fait de Hugues Capet un roi n'est pas purement fortuit. Il tient aux bouleversements politiques et sociaux d'un Xe siècle volontiers décrit comme la période la plus sombre du Moyen Age. Il tient aussi à l'exceptionnelle réussite d'un lignage, celui des Robertiens, qui, en moins de deux générations, est parvenu à imposer sa primauté dans l'ordre politique franc. Enfin, il doit sans doute beaucoup à la personnalité d'un homme longtemps méconnu et maltraité par l'historiographie. Prince sur le déclin, Hugues Capet n'eut certes ni la vigueur d'un conquérant ni les moyens matériels de s'imposer comme un grand chef d'Etat. Dans ce royaume franc, déchiré depuis près d'un siècle par les luttes entre grands, théâtre de l'effondrement des structures carolingiennes, il se contenta de mériter sa royauté, de l'assumer avec dignité et mesure en tenant à distance ceux qui la menaçaient, et de la transmettre à sa descendance.
Ce faisant, il en rehaussa l'éthique, la sauva du naufrage et prépara l'avenir.