Constantant que certains philosophes supposent en chaque individu un moi clairement délimité et durable, qu'ils définissent comme tellement évident qu'il serait absurde de chercher à en prouver l'existence, Hume entreprend, à la fin du livre I de son Traité de la nature humaine, une enquête sur cette instance, ou plutôt sur la tendance à imaginer une telle instance. Curieusement, la question de l'identité personnelle, qui occupe une position stratégique dans le Traité, n'est pas reprise dans les oeuvres suivantes. S'agit-il d'un échec ou Hume a-t-il trouvé une solution en suivant une autre voie? La réponse se trouve peut-être dans sa théorie des passions.
Cette étude montre que la question du moi et le souci de ne pas répandre de notions vides ont conduit Hume à une réflexion sur l'écriture philosophique. L'enquête et ses enjeux méritent d'être récapitulés pour comprendre la position de Hume et les paradoxes de la notion d'identité personnelle.