L'humour vernien est souvent négligé, voire dévalorisé. Ainsi Julien Gracq reproche-t-il au romancier de revenir aux « vieilles recettes comiques » de ses débuts quand il n'a plus de nouvelle contrée à décrire ou qu'il ne connaît pas assez bien celles dans lesquelles il promène ses personnages. De fait, Jules Verne recycle dans les Voyages extraordinaires l'esprit de ses premières pièces de Boulevard ; mais son rire, qu'il soit franc ou grinçant, est loin d'être réservé à des récits « bouche-trous ». Il est inhérent au regard très critique que l'auteur porte sur l'essor de la société industrielle. Les études réunies dans cette livraison de la série « Jules Verne » font le point sur un comique vernien plus riche de sens et d'enjeux qu'il n'y paraît.