L'hyper-mobilité n'est pas un slogan, c'est un constat. En France, chaque
habitant parcourt plus de 40 km par jour, dix fois plus qu'il y a deux siècles.
L'accroissement tendanciel des vitesses de déplacement est à l'origine de cette
révolution qui a pu se réaliser sans accroître les budgets temps de déplacement,
environ une heure par jour. Les marchandises ne sont pas en reste en matière
d'hyper-mobilité. En ne prenant en compte que les transports domestiques, pour
chaque habitant, 140 kg de marchandises sont déplacés chaque jour sur 100 km !
Après avoir établi l'évidence de l'hyper-mobilité, l'ouvrage en présente les
fondements : une hausse tendancielle des revenus qui fait du temps disponible le
bien le plus précieux. La même logique pousse à l'hyper-connectivité, une autre
façon de «gagner du temps». La société du temps libre est donc paradoxalement
une société du temps rare. La recherche du temps gagné se heurte à des limites
individuelles mais aussi collectives notamment économiques, énergétiques et
environnementales. C'est ainsi que, progressivement, nous changeons d'époque
ce qui ne signifie pas catastrophe ou régression. Le «monde fini» dans lequel
nous entrons n'est pas celui de la dernière goutte de pétrole ou du retour
généralisé à la pénurie. Il ne sera pas non plus celui de la fin des embouteillages
grâce aux voitures automatiques, ou du règne des avions supersoniques et des
trains à 1 000 km/h.
Plus simplement, nous allons devoir composer avec deux «innovations»
importunes et pourtant opportunes :