Son nom est Fleming. lan Fleming. Né en 1908 dans une famille écossaise fortunée, il a une enfance privilégiée, marquée cependant par la mort au front de son père en 1917. Son entrée dans la vie active est laborieuse et il semble voué à un destin de dilettante, voire de roué, rythmé par les conquêtes féminines, les villégiatures en Suisse ou en Autriche, la passion du ski et des voitures rapides. La guerre lui ouvre de nouveaux horizons : recruté dans le prestigieux service de renseignements de la Royal Navy, il se distingue par son culot et son entregent, élabore les plans les plus audacieux et côtoie les principaux responsables de l'Intelligence Service. À la fin de la guerre, la ferveur retombe. Il se réfugie souvent à la Jamaïque, où il fait bâtir une maison, Goldeneye.
Fleming entre en littérature un peu par hasard, livrant, coup sur coup, une dizaine d'épisodes de James Bond - le premier en 1953 : Casino Royale. Mêlant aventures exotiques, intrigues parfois absurdes, « méchants » invraisemblables, torture, sadomasochisme, séduction et sexe, il renouvelle totalement le genre et séduit un public de plus en plus nombreux, intrigué autant par le personnage que par son créateur, qui passe pour être très bien informé et oeuvre au prestige mondial du Royaume-Uni et de ses espions. À sa mort, prématurée, en 1964, lan Fleming est devenu grâce à 007 un homme d'influence, à tel point que l'on se demande s'il n'a pas joué un rôle occulte dans les confrontations de la guerre froide. Christian Destremau brosse avec maestria le portrait intime de ce génie créateur et secret dont le héros continue à fasciner des millions de personnes à travers le monde.