Jela : Je suis mal à l'aise.
La voisine : Parce que c'est la première fois que tu te retrouves dans la maison.
Jela : Sans doute. ... Je jette un coup d'oeil autour de moi. Pas mal. Une maison avenante, bien entretenue
La voisine : C'est vrai.
Jela : J'aperçois Ante. Il est en train de jouer avec les autres enfants. Il a des cheveux bruns. Il rit rarement ; il a l'air si sérieux.
La voisine : Il est concentré, voilà tout.
Jela : Oui, peut-être. Effectivement, il a l'air concentré. Comme s'il réfléchissait à quelque chose d'important. Comme s'il essayait de résoudre un problème. Je vois Josip, il est sur le balcon. Il me fait signe.
Josip : Je te salue d'une manière un peu raide. Je me dis pourtant que je suis content de te voir.
Jela : Tu pourrais aussi sourire un peu.
Josip : Et voilà, je souris.
Ante fête ses douze ans. De nombreux enfants de sa classe sont venus jouer avec lui et déguster les excellents gâteaux de la voisine. Pourtant, Ante semble un peu triste... comme souvent.
Il faut dire qu'un tir de rocket a tué sa mère alors qu'il n'avait qu'un an et que son père Josip se battait en d'autres lieux. Il a lui-même perdu une jambe dans l'aventure.
Depuis, son père et lui vivent un amour fusionnel dans le souvenir de la morte, au point d'être incapables de s'ouvrir aux autres.
Jela (qui voudrait être l'amie de Josip), Ljubica (la compagne de classe d'Ante) et la voisine (qui veille sur eux parfois un peu maladroitement) ont décidé de profiter de cet anniversaire pour tenter de leur réapprendre à aimer.
Un texte à la fois léger et profond, se jouant des codes théâtraux.