Au début de l'année 2020, il est apparu que l'être humain était, décidément, un balai, une tête prométhéenne sans honte ni loi définitives, capable, non seulement de brasser de l'air, mais de se renverser pour se débarrasser de la Terre. Dans une sorte de « Journal de non confinement », j'ai essayé de décrire ce qui apparaissait et qui, naturellement, était déjà apparu de loin en loin. Le monde animal se rapproche à mesure que s'éloigne une véritable idée de la lumière et que le mauvais infini de la Nuit l'emporte à bas bruit. L'idée que les humains se font de l'animal doit changer : il ne désigne pas la nuit de l'instinct parfait ou le paradis de l'action, mais l'éclaircie mobile dont nos raisons doivent s'inspirer pour n'être pas balayées par elles-mêmes. Idées de la Nuit, écrit après L'Homme-Balai, en est un peu la suite spéculative. Malgré le rôle des réflexions, le « Journal » n'est pas un traité ; il témoigne de la relative continuité de notations dans la chronique d'un Péril moderne à la fois déclaré et rejeté de nos pensées.
Ph. B.