Drôle d'agence que Réponsatou : elle fait payer à prix d'or ses enquêtes sur des sujets aussi mystérieux que rocambolesques, voire fantastiques. Il est vrai que pour les résoudre elle dispose d'atouts imparables : une technologie de pointe et un tandem unique, AElita et Ciryl, né de la fusion de deux amants en un seul corps à la suite d'un terrible drame. Ceux-ci peuvent prendre à leur guise l'apparence d'une femme ou d'un homme et leurs cerveaux en symbiose échangent instantanément leurs pensées. Grâce à ces pouvoirs et à la rencontre d'un alien excitant, ils vont ainsi percer le mystère d'un jardin cannibale dans une commune de province, dénouer les rapports bizarres entre un confiseur et son robot, découvrir en Indonésie l'existence d'un virus inconnu, user d'une caméra au pouvoir étonnant qui les fera voyager dans le temps, s'opposer à un abominable trafic de migrants noyés, etc.
Roman feuilleton, d'aventures ou d'enquêtes, IDEM'S nous plonge dans un univers conçu par un maître du mélange des genres. Au risque de nous faire tomber cul par-dessus tête.
Dans la pénombre, des chauves-souris volètent autour de nous. L'une d'entre elles frôle notre chevelure que nous avons coupée au-dessous de nos oreilles, de façon que notre apparence convienne aussi bien à un homme qu'à une femme. Elle revient vers nous, s'y accroche et se débat. Nous tentons de la saisir en évitant les morsures. Sous notre main, son coeur palpite à un rythme effréné, c'est émouvant. Elle se retient avec ses griffes. D'une poigne ferme, nous tirons jusqu'à ce qu'elle s'envole en boitant de son aile de cuir, se frappe contre les murs, puis disparaît, en emportant une touffe de nos cheveux. L'incident nous a perturbés. Nous reprenons notre souffle avant de poursuivre nos investigations. De pâles luminaires accrochés tous les dix mètres n'éclairent pas suffisamment. La puissante lampe à LED nous fait découvrir un bas-relief étonnant : un homme nu se tord de douleur, assailli par des parasites monstrueux. Un genre de tique d'une taille anormale. En marge, il nous semble reconnaître une équation dessinée, formellement bizarre. Nous identifions l'écriture d'Abel Bonnard : tdg + = viet. Ce qui nous plonge dans la perplexité.