21 avril 2002, pour la première fois de l'histoire des institutions
républicaines françaises, un candidat d'extrême droite arrive au second tour
d'une élection présidentielle. La campagne électorale a pour thème
l'insécurité, un thème défendu à l'origine par le Front national. Près de cinq
millions de Français ont voté pour Jean-Marie Le Pen.
Le discours de la presse a été le théâtre d'une circulation des
représentations du Front national (FN) au moment de la campagne de 2002.
Cette circulation a fait exister les idées du parti de l'extrême droite française
leur donnant une réalité déterminante. Le champ politique à travers lequel
l'opinion publique se détermine s'est trouvé saturé de représentations
extrémistes. Ce champ s'en est trouvé idéologiquement conditionné. Dans le
discours du FN, l'insécurité est le plus souvent liée à l'immigré qui en est
donné comme la cause.
Cet ouvrage met à l'épreuve l'hypothèse d'une présence de l'idéologie du
Front national. Il s'appuie sur une théorisation métalinguistique pour y déceler
la présence de l'autre idéologique (FN) dans le discours de la presse. Il
interroge la socialisation des représentations discursives et renseigne la
construction idéologique des discours sociaux.