Entre 1934 et 1940, Germaine Tillion, jeune
ethnologue enthousiaste, débarque en Algérie
pour étudier une population berbère «oubliée
de Dieu et des hommes». Rentrée en France, elle
lui consacre une thèse. Mais elle s'engage aussitôt
dans la résistance et sera déportée à Ravensbrück
; le manuscrit de son travail disparaîtra
sans laisser de traces. Dans les dernières années
de sa vie, elle reprend les brouillons conservés
et tente de reconstituer son expérience. Au lieu
de réécrire sa thèse, elle raconte avec humour ce
double pays, le petit monde des fonctionnaires
coloniaux et la population ancestrale, pauvre en
biens mais riche en histoire et en ruses.