Il nous faut de nouveaux noms
Chérie a dix ans et elle vit dans un bidonville du Zimbabwe ironiquement
nommé Paradise. Dans sa langue spontanée et imagée, en une série d'épisodes
à la fois bouleversants et débordants de vie, elle raconte une enfance
heureuse malgré la misère et le cortège de souffrances qui l'accompagne.
Pour échapper à cet endroit où tout le monde a faim et où tout s'effondre,
avec ses copains Bâtard, Chipo, Dieusait, Sbho et Stina, elle devient, le
temps d'un jeu, le Canada, l'Australie ou, mieux encore, les États-Unis.
Chérie sait qu'un jour elle ira vraiment en Amérique, terre d'abondance
et de rêve où l'attend sa tante Fostalina.
À travers l'exil et le déracinement de Chérie, son désir farouche d'affirmer
son identité, c'est aussi toute l'histoire de la diaspora zimbabwéenne
qui est évoquée. Dans ce premier roman aux tonalités tour à tour picaresques,
tragiques et même épiques, NoViolet Bulawayo donne voix aux
milliers de personnes quittant leur terre natale pour aller vivre dans un
nouveau pays qui ne deviendra jamais le leur.