Aurélien Dony est de ces arbres dont on bâtit les radeaux.
Ceux qui recueillent les rêves naufragés. Il est de ces arbres
dont on fait les guitares. Celles qui chantent les soirs
d'espoir et les matins sans étoiles. Jongleur habile, acrobate
maladroit, toujours il dit :
Les terres imbéciles où meurent les bourdons.
Arbre mal raciné, il questionne le vent :
Qui suis-je donc, où est ma force ?
Un arbre, oui, mais déjà pourtant un navire prêt aux aventures :
Des sentiers au bord des yeux
Nous partirons demain.
Et une voix qui voudrait en faire certitude :
Il n'y aura plus d'hiver.
Car le poète, malgré la tempête, est le plus fort :
Je prends ce qu'il reste de froid
Et de flocons dans mes bagages...
Claude Raucy