«Dans Le Travail et la langue (Paris, Flammarion, 1978), Robert
Lafont donnait de la praxématique un exposé en quelque sorte fondateur.
Mais ce livre, tout en posant à la sortie de l'époque structuraliste
les bases épistémologiques d'un réexamen d'ensemble de la question du
langage, concentrait ses analyses sur le système de la langue. Il restait
non seulement à déplacer mais à inverser la vision du fonctionnement
linguistique, en faisant de la parole et du sujet parlant les cibles premières
et insistantes de l'analyse.
C'est ce que quinze ans plus tard, alors que la praxématique est devenue
une pratique et une recherche collectives, tente Il y a quelqu'un. Une
nouvelle fois, contre les réifications et les essentialisations, l'accent est mis
sur l'activité vivante du locuteur, les concepts nouveaux d'endothème,
d'actualisation polyergonique, d'arthrôme et d'esthème permettant de
saisir l'homme communicant sur les divers registres de sa production
signifiante, dans la réalité des corps toujours présents au langage. On
aboutit ainsi, par des procédures rigoureusement articulées, à une conclusion
sur la conscience du monde et la conscience de soi propres au sujet
humain.»
(Présentation de la première édition)