« Je me trouve à Port Harcourt, au Nigeria ; nous étions, paraît-il, plus utiles là qu'au garde-à-vous dans la ligne Maginot. La défaite, l'exode, aussi bien des civils que des militaires, l'abandon total de la France à l'ennemi me paraissent incompréhensibles. L'armistice n'est que le point final à ce désastre. Naturellement, je refuse cette défaite, j'espère encore que l'Empire ne va pas l'accepter, que la flotte intacte rejoindra l'Angleterre qui, elle, ne capitule pas. J'écoute la BBC et j'entends l'Appel du général de Gaulle. Dès cet instant, je suis décidé à participer au combat. »
Camille Cunin
Ils étaient 1 038. Étudiants, fonctionnaires ou militaires en 1940, de Gaulle les reconnaît à partir de 1941 comme ses Compagnons pour la Libération de la France « dans l'Honneur et par la Victoire ». Parmi eux, des personnalités emblématiques, Pierre Messmer, Jacques Chaban-Delmas ou Pierre Clostermann, mais aussi d'illustres inconnus.
Patiemment réunis par Jean-Christophe Notin, les témoignages s'enchevêtrent, indissociables de l'histoire globale de la Seconde Guerre mondiale, et prennent enfin la place qu'ils méritent, sur le devant de la scène - car le message des Compagnons, celui de l'engagement au service d'une cause jugée supérieure, doit leur survivre.