Si, tout au long du texte, la présence de l'eau est révélatrice de celle du Graal, calice de sang, ces images de courants sanglants apparaissent comme autant de connotations du Graal. Le jeu des images et de leurs diverses combinaisons qui sous-tend l'invention narrative n'est pas arbitraire, il se rapporte sans cesse au Graal dont il multiplie les signes pour les distribuer à travers les épisodes romanesques qui en semblent les plus éloignés par le thème, y assurant la permanence du sujet principal du Haut Livre : la quête de ce calice de sang près duquel jaillissent les eaux garantes de fertilité et de purification. Autrement dit, ces visions fonctionnent comme une sorte de leitmotiv destiné à rappeler qu'en dépit des apparences les épisodes les plus variés recèlent un sens caché en rapport avec le thème du Graal, qu'ils importent à la signification de l'ensemble, et que les onze branche du Livre forment un tout cohérent sur le plan allégorique. L'image du sang y constitue une image-clé qui souligne l'unité de l'œuvre, en accord avec la conception initiale d'un graal vase du Précieux Sang.