L'étude de langues diverses montre à l'évidence des spécificités. Mais à l'inverse, elle révèle, si l'on veut bien s'en donner la peine, des parallélismes et des homologies qui permettent de poser quelques comportements universaux. Il existe des figures de sens élémentaires, à vocation universelle, issues d'une observation attentive des faits de langue et de discours, qui permettent de rendre compte de la variété des manifestations formelles (morphosyntaxiques).
On peut penser que toutes les cultures, et les langues qui les expriment, ont des façons de dire la futurition, l'intensité, le doute, la quantité, les distinctions entre l'humain et d'autres catégories, les types de liens entre les objets et les personnes. L'essentiel devient alors de rechercher, parmi toutes les variétés de signifiants, ceux qui, dans telle langue, expriment telle catégorisation.
L'étude des « faits de langue », identifiés dans les discours, permet de formuler des hypothèses plus générales, relevant d'un niveau dit « conceptuel », qui doit éviter d'avoir recours à la langue usuelle, d'où l'usage de représentations visuelles (schèmes et graphes de natures diverses, adéquats aux questions traitées). À cet égard, la pensée de Gustave Guillaume apparaît en filigrane en maints endroits de notre exposé.
Le sujet communiquant est placé au centre du dispositif. De lui dépendent les « points de visée » sur les événements, lesquels sont envisagés dans des perspectives cinétiques et dynamiques. Il s'agit de parcourir, accompagnés d'une terminologie motivée, les domaines du sens intervenant dans le fonctionnement du langage, complétant et actualisant ainsi notre ouvrage paru en 2000, Représentations mentales et catégorisations linguistiques.