Le développement des images politiques a accompagné au Moyen Âge les progrès de l'écrit comme ceux de la réflexion sur les pouvoirs. Les images n'avaient pas une simple fonction d'illustration. Liées à d'autres types d'expression, elles pouvaient venir éclairer un texte de nature politique, s'y surimposer, en donner le sens profond, le contredire, ou bien contenir du texte. Elles comprenaient aussi un faisceau de significations qui les rendaient susceptibles d'interprétations complexes et renouvelées, voire d'une véritable exégèse visuelle : charnière entre deux mondes, l'image permettait de passer de l'un à l'autre per visibilia ad invisibilia. Ce volume explore de manière inédite 150 manuscrits (92 illustrations, dont 50 en couleurs), et présente un nouvel éclairage sur le rapport entre pouvoir et image.