Il y a deux ans, tout l'hiver, je passe beaucoup de temps dans des salles de théâtre vides. Plateaux noirs qui semblent immenses, fauteuils rouges.
Puis un vers du vieil Agrippa d'Aubigné : « Je parle dans la colère. »
Notre colère aujourd'hui, en faire le recensement dans la ville. Venaient comme des marcheurs : ceux qui portaient l'impatience, l'éprouvaient pour eux ou capables de la crier à la face du monde. Puis d'autres, qui surgissaient là du dessous de la ville, voix minées, corps errants.
Cela s'est assemblé lentement, pour s'immobiliser enfin : des voix, des silhouettes, une inquiétude.