Ce livre nous propose une lecture de Spinoza qui découvre
dans L'Ethique et dans les ouvrages politiques une théorie
générale de l'individualité et des relations inter-humaines :
théorie de l'aliénation et des conflits qui en découlent ; genèse
de la société civile à partir d'un état de nature qui n'est pas
sans ressembler à une société féodale anarchique ; théorie de
l'histoire qui s'apparente à un traité des passions du corps
social ; théorie de l'équilibre politique et de sa forme la plus
achevée, l'Etat libéral bourgeois, dont l'avènement permettrait
à la Raison de se développer sans entraves ; possibilité, au
terme de cet essor, d'instaurer entre individus désaliénés un
«communisme des esprits». L'anthropologie spinoziste, on le
voit, est riche d'implications et de perspectives. Pour l'étudier,
l'auteur utilise une méthode d'analyse consistant à mettre
systématiquement en évidence l'architecture interne du système
: homologies de structures entre L'Ethique et le Traité
politique, entre les trois derniers livres de L'Ethique, entre les
parties de chacun de ces livres, etc. Alors se manifeste une
structure dominante qui, à travers des variations plus ou moins
libres, fait partout sentir sa présence : celle de l'arbre séfirotique
des kabbalistes.