Scène de la vie quotidienne de l'Intifada rapportée par un journal israélien (Hadashot, 18 décembre 1987) :
"On voit la barricade de la route, des pneus enflammés, des bidons, des cageots de carton. Derrière, un groupe d'adolescents et à leur tête un garçon habillé de bleu. Ils jettent des pierres qui tombent à 20 mètres des soldats. "Il faut leur balancer du gaz", dit un lieutenant qui se trouve là avec son unité, "et ensuite donner l'assaut". Les ordres crépitent des talkies-walkies et entre temps les pierres se font plus précises (...) Le garçon en bleu a dépassé la barricade. Il regarde les soldats droit dans les yeux, et jette ses pierres. Il n'a pas peur ce garçon (...) Toute son existence se résume à cet acte de résistance. Le muscle qui s'étire, le poids de la pierre (...) "Viens, viens, fils de pute" crie le soldat en agitant sa matraque (...) "Viens toi-même", crie l'enfant et il s'avance. Pierre après pierre. Il les choisit sur le sol, soulève, lance. De très près. Il n'a pas peur. Il fait encore un pas. Un soldat lève son arme et vise (...) L'enfant s'en fout. Il continue d'avancer, face au fusil pointé sur lui (...) "Petit garçon que t'a donc fait la vie pour que tu n'aies pas peur de mourir ? (...)"