Cet ouvrage est un essai de reconstruction de l'histoire
du passé politique de l'Afrique et de la tradition
communautaire ou collective. Ce travail ne pouvait être mené
sans avoir compris le processus de formation du droit français
diffusé en Afrique à l'ère coloniale. En effet, il démontre que
le droit positif africain a des règles qui expriment des valeurs
occidentales, mais que son développement doit prendre en
compte des réalités traditionnelles encore très visibles dans
les sociétés africaines.
Dans un souci de clarté pédagogique, les questions de droit
public, concernant notamment la notion d'État, sont séparées
de celles relatives aux sources et aux caractères du droit. C'est
ainsi qu'il ressort de cette étude que la notion d'État n'est pas
une construction exclusivement européenne. C'est aussi une
idée qui a permis de garantir le mythe de la royauté africaine
et la paix sociale. En droit privé, les valeurs traditionnelles
demeurent irréductibles au moins dans deux domaines, la
terre et la famille.
Il ne fait aucun doute que sans la prise en compte de ces
réalités africaines, l'État africain demeurera toujours un
appareil imposé qui s'infiltre dans une société autochtone.