Là où Françoise Sagan a pu dire que l'humour était la politesse du désespoir, on peut avancer que l'ironie est quant à elle l'élégance du nihilisme.
Il s'agit d'interroger le nouage étonnamment synchronisé du surgissement d'une démocratisation de la forme ironique avec l'instauration du nihilisme de masse de la marchandise de divertissement.
Nous croyons montrer que nous ne sommes pas dupes, mais c'est sans doute là que réside le noyau même de la duperie : nous consommons, en montrant sans cesse n'être pas dupes, d'horribles émissions télévisées, des marchandises ineptes, des informations débiles, une presse régressive, etc. : nous passons notre temps à ça, en feignant n'en être pas dupes, ce qui est la plus sûre manière de l'être totalement.