La modernité est chose ambiguë. Elle est violence et
impérialisme, mais aussi respect de l'homme et de la raison en
l'homme. Elle est donc non-sens et barbarie, et en même temps
critique et humanisme. Comme telle, elle est un défi à toutes les
religions, parce qu'elle met en question la religion.
C'est pourquoi les chrétiens et les musulmans d'Orient n'ont plus
à s'épuiser en des querelles religieuses jusqu'ici stériles et maintenant
insignifiantes. Ensemble, en tant que monde arabe, ils ont à relever
le défi de la modernité. Dans le double souci, de survivre dans ces
temps sans pitié, et de garder leur identité et leur âme.
La tâche n'est pas impossible, malgré les apparences. Car le
meilleur de la modernité rejoint la substance des religions. À savoir
la foi, qui est intention d'absolu et, comme telle, détermination à
effectuer l'homme en plénitude et vérité. Cela, dans le concret et le
quotidien. C'est pourquoi la foi vivante engage, en toute lucidité
prophétique, dans la praxis politique.