Un curé, puis deux, assassinés à l’arbalète, secte sataniste ou juste retour des choses ?
Sur scène, éclairés par intermittence d’une lumière crue, à demi noyés dans le brouillard des fumigènes, se dressaient deux zombis au visage poussiéreux et au rictus sanguinolent, vêtus de longs manteaux au cuir luisant ouverts sur des tee-shirts frappés du logo de Satan, des pantalons au noir anthracite et des bottes à embouts métalliques. Avec des gestes amples, ils torturaient les cordes de leurs guitares pour des riffs saturés, féroces et acérés. Assis derrière la batterie, un lémure, le visage zébré d’une fente palatine démesurée, frappait, tel un galérien soumis au fouet, sa caisse claire, ses toms médium et basse, ses cymbales, pendant que sa grosse caisse résonnait en cadence. Sur le devant de la scène, s’agitant en tous sens, une quatrième morte-vivante au visage blanchi, au torse dénué, exhibait l’unique sein que la mort n’avait pas métamorphosé en plaie sanguinolente. Le micro à la main, les cheveux noir de jais lui fouettant le visage, elle hurlait d’une voix à la tessiture tranchante, dans un écho caverneux, amplifié par une résonance sépulcrale...
De Villemur, son nœud-pap’, ses cigares du soir et son whisky, son feutre mitterrandien et l’inséparable Octave, son adjoint, mettent les pieds dans un marigot ecclésiastique des plus sordide !