Ivresse de l'aube
Connu en France surtout pour ses romans (Néron, le poète sanglant, Alouette, Anna la douce, Le cerf volant d'or) et ses recueils de nouvelles (Le traducteur cleptomane, Oeil-de-mer, Drame au vestiaire, L'étranger et la mort, Kornél Esti), le poète et écrivain hongrois Dezsö Kosztolányi est né le 29 mars 1885, dans la ville de Szabadka (aujourd'hui Subotica, Serbie). Son premier recueil de poèmes, Entre quatre murs, paru en 1907, dénote l'influence de la poésie française de la seconde moitié du XIXe siècle. Dans son recueil suivant, Les plaintes du pauvre petit enfant, publié en 1910, il évoque son passé d'enfant malade, nerveux, et l'atmosphère étouffante de sa ville natale. En 1920 paraît son recueil Pain et vin, qui s'ouvre sur un poème du même titre constituant un véritable bilan de sa vie. Dans Les plaintes de l'homme triste (1924), le poète détaille les misères de l'adulte de son siècle. Son recueil suivant, Nu (1928), représente une rupture avec sa pratique poétique antérieure : Kosztolányi entend se dépouiller entièrement pour mieux « se sentir lui-même et le monde ». Dans son dernier recueil, Bilan, publié en. 1935, l'exaltation et le vers libre cèdent la place aux formes closes, à un classicisme teinté de stoïcisme. Sa maladie (il était atteint d'un cancer) lui inspire les grands poèmes de ses dernières années, Ivresse de l'aube, Recueillement en septembre, et ceux qui évoquent sa maladie et sa terreur de la mort, Ode en février, Notre maison, Le forgeron sauvage.
Après de longues souffrances, Kosztolányi meurt le 3 novembre 1936.