À la fin du siècle dernier (disons à sa toute fin, il ne faut rien exagérer non plus), Frédéric Jannin et Stefan Liberski inventèrent un beau jour, c'était un samedi, la « Televizione Povera ». Cette découverte allait entraîner avec elle le déferlement de ce que l'on a appelé (bien à tort ((mieux vaut toujours indiquer que « c'est bien à tort » (même si c'est à raison))) les « vidéïos » (ou vidéos) des réseaux dits sociaux - et, partant, l'image trash « acceptable », ce qui, en soi, constitua une véritable coupure épïstémologique dans l'histoire de la représentation.
Entre 1994 et 1998 (et parfois même au-delà), ces travailleurs acharnés du sketch auront donc tourné quelques milliers d'historiettes avec leurs petites caméras. En attendant qu'un Jaadtoly Bottin hypothétique les réunissent toutes, « Opera Magna » permettra au lecteur esbaudi de se plonger (ou se replonger) dans un paquet de fous rires qui, le lecteur esbaudi s'en rendra compte, n'a pas pris une ride. Grâce à ce gros recueil, le lecteur esbaudi comprendra peut-être un peu mieux en quoi (et pourquoi) l'oeuvre de ces gaillards fend les pipes depuis si longtemps (en moyenne).