Depuis plus de trente ans, Alain Rivière s'est
consacré à la mémoire de ses parents, Jacques et
Isabelle Rivière, et à celle de son oncle Alain-Fournier.
Il lui restait une porte à ouvrir, jusque-là restée
close, celle de la chambre secrète de l'édifice qu'il
leur avait élevé. Elle renfermait les souvenirs les plus
précieux et les plus insaisissables de son enfance et
de sa jeunesse.
Longtemps il hésita à l'entrouvrir, de peur de laisser
échapper comme un parfum trop subtil pour être
perçu en public : l'histoire de sa soeur Jacqueline, qui
n'a laissé qu'une émouvante correspondance avec sa
mère.
Il était temps, pourtant, de livrer ce dernier message,
celui de la fille de Jacques Rivière.
Son oncle, l'auteur du Grand Meaulnes, était mort
en 1914, son père en 1925.