Depuis plus de trente ans, Alain Rivière s’est consacré à la mémoire de ses parents, Jacques et Isabelle Rivière, et à celle de son oncle Alain-Fournier.
Il lui restait une porte à ouvrir, jusque-là restée close, celle de la chambre secrète de l’édifice qu’il leur avait élevé. Elle renfermait les souvenirs les plus précieux et les plus insaisissables de son enfance et de sa jeunesse.
Longtemps il hésita à l’entrouvrir, de peur de laisser échapper comme un parfum trop subtil pour être perçu en public : l’histoire de sa soeur Jacqueline, qui n’a laissé qu’une émouvante correspondance avec sa mère.
Il était temps, pourtant, de livrer ce dernier message, celui de la fille de Jacques Rivière.
Son oncle, l’auteur du Grand Meaulnes, était mort en 1914, son père en 1925.
Jacqueline est devenue religieuse en 1929 à l’âge de dix-huit ans. Elle vécut encore quinze années puis mourut à trente-trois ans, le 17 décembre 1944.
Il revenait à son frère d’évoquer la place qu’a tenue dans cette famille la brève vie de la petite religieuse.