Il était temps de consacrer un ouvrage aux oeuvres médiocres du Petit Maître liégeois Jacques Lizène. Depuis 1964,celui-ci, remarquable machine à faire et refaire, à défaire aussi toutes nos certitudes, s'ingénie, avec un rare talent, à produire des oeuvres nulles et « sans talent ». Ce livre accumule donc les projets foireux, les travaux non séductifs, éloge du fiasco et de la débandade ;un grand oeuvre constitué de Dessins minables, de Projets inachevés, de peintures au caca représentant d'ennuyeux murs de briques, de Sculptures nulles, de Facéties comportementales piteusement clownesques ponctuées de grands Ha ! ha ! ha ! Une oeuvre rare donc, continuellement commentée par le Petit Maître lui-même dans un souci d'autohistoricité revendiquée. Il fallait donc un véritable dictionnaire pour aborder cette syntaxe singulière, un « Petit Lizène illustré », auquel ont contribué quelques plumes averties, celles de Cécilia Bezzan ; Jean-Michel Botquin, Antoni Collot, Emmanuel d'Autreppe, Denis Gielen, Eric Mangion, André Stas, notules ponctuées de citations de Nicolas Bourriaud, Patrick Corillon, Patrice Deramaix, Pascal Durand, Michel Houellebecq, Jean-Yves Jouannais, Arnaud Labelle-Rojoux, Denys Riout, Ben Vautier. C'est le Gai Savoir lizénien, introduit par Jean de Loisy qui rappelle avec pétillance toute la nécessité d'une certaine inconvenance. En fait, voilà donc le Pire de Lizène.