Lorsqu'on a voyagé ainsi jusqu'aux rivages de l'Écriture, on n'en
revient pas chez soi dans le même état.
C'est l'expérience des rois mages, qui «regagnent leur pays par un
autre chemin». Qui a rencontré le Seigneur, s'il revient chez lui, c'est
par une autre route. À cette règle du moins il n'est pas d'exception.
Et ce voyageur se souviendra désormais des personnages de
l'Écriture d'une tout autre manière, parce qu'il se sera attaché à
eux, dans le temps et hors du temps, de la manière personnelle,
sensible, qu'Ignace de Loyola recommande : comment la femme de
Pilate pensait-elle au procurateur ? Qu'y avait-il entre le centurion
et son esclave ? Quelles aventures communes, une amitié de quelle
nature ? Paul-Eugène Dannaud et moi avons ainsi voulu présenter,
par l'écrit et par l'image, les deux «mystères» que voici, où l'on
découvre Pilate et le centurion, non pas bien sûr tels qu'ils furent,
mais tels qu'ils sont proposés jusqu'à la fin du monde à notre désir
de Dieu.