J'ai regret de vous
Cette voix de femme irruptant hors du silence dans lequel elle s'était repliée, nous la reconnaissons dès les premiers mots, dès les premières notes brisées de son chant, dès le premier tempo de son souffle. (...)
La parole vibre, du premier au dernier mot. Et même coupée, arrachée, déchirée, éclatée, la phrase ne cesse jamais d'être attachée à elle-même dans une continuité de sens et de rythme qui fait que l'âme respire jusqu'au plus fort de l'irrespirable. Une telle écriture s'affirme très haut et dans son plein pour qui sait encore se pencher sur le mystère de l'être et le secret du temps.
(...) Il résulte de là une oeuvre singulière, résolument unique sur la scène d'une intimité ouverte à l'universel.
De suite poétique en suite poétique depuis 1978, Yaël Cange oeuvre à tracer la figure de la blessure d'existence qui la traverse jusqu'au fondement de son être.