Le sociologue Norbert Elias (1897-1990)
revient, ici, sur sa vie et sur la lente élaboration de son
oeuvre.
Pour ce théoricien de l'interdépendance, comprendre
une trajectoire singulière exige d'éclairer l'époque,
le tissu social, le réseau de contraintes, de « chaînes
invisibles » et d'événements dans lequel elle est prise.
Dans le premier texte, Elias retrace avec simplicité
son itinéraire. Il évoque sa formation, la montée
du nazisme, l'expérience douloureuse de l'exil, le
mûrissement progressif de sa pensée, sa découverte
de l'Afrique, et la reconnaissance tardive dont il a fait
l'objet, tout en ponctuant son récit de mises au point
théoriques éclairant son travail.
Dans le second, il prend prétexte d'un hommage
à son collègue Adorno pour préciser le sens
de sa démarche intellectuelle et exposer sa
propre conception du travail sociologique. Aux
considérations sur l'humanisme, le marxisme, le
rapport du chercheur aux « autorités » s'ajoute une
réflexion inquiète sur le retour périodique de la
violence dans l'histoire allemande.
Rassemblés, ces deux textes dessinent l'autoportrait
d'un des plus grands sociologues du XXe siècle, dont
l'oeuvre est lue et commentée dans le monde entier.