«11 février 1858. Je venais d'avoir 14 ans.
Un matin comme les autres, un jour d'hiver.
On avait faim, c'était ordinaire.
En face, la falaise s'élevait comme un grand mur.
Au ras du sol, une grotte ouvrait sa bouche noire.
Dans le silence retentit comme un grand souffle.
L'églantier bougea, une force l'agitait.
Et alors, je vis.»
En cet hiver 1858, les Pyrénées sont aux confins du monde :
on y meurt de faim et de froid. On murmure que les bergers
fraient avec le diable. Pourtant, sur cette terre désolée va
se nouer une des plus merveilleuses histoires du siècle : un
matin de février, Bernadette Soubirous, une humble fille de
meunier, dit avoir rencontré quelque chose qui «n'était pas
de notre monde et dont aucune parole ne pourrait dire la
splendeur».