Instantanés de vie, micro-drames, voix de femmes et logorrhées...
Il y a la femme qui brame, la femme à la vie de femme, la femme
qui coche et qui corne, la femme à la Volvo break marron qui s'est
arrêtée d'un coup entre Tulle et Clermont Ferrand, celle qui déteste les
westerns, la femme aux poches et au manteau lourd, celle qui a grandi
d'un coup, celle qui aimerait avoir une idée un jour, Elisabeth et sa
lettre au Mort, et les autres...
Dans cette ruche en effervescence, trois points fixes : l'un comme
une ligne horizontale infinie, une longue plainte qui ne s'arrête
jamais, un bruit de fond lancinant, celui de cette femme qui nous
livre lentement son drame ; l'autre, comme un trait d'union, réunissant
ces deux femmes dans leurs révoltes et leurs désaccords, ce dialogue
laconique et croustillant qui résume finalement le propos de la pièce ;
et enfin, cet éternel point d'interrogation, resté sans réponse : où est la
vieille ? Mais où sont les vieilles au théâtre et dans la vraie vie ?