Jaurès est d'un autre siècle. Mais, à y regarder de
plus près, voici un destin de journaliste qui, aujourd'hui,
en laisserait plus d'un rêveur.
Son engagement est dans la raison, la démonstration,
la conviction acquise. Écrire, c'est penser.
Le coeur, l'amour raisonné du peuple, toujours
affleurent chez Jaurès, et l'on songe à cette plaie
actuelle qu'est l'esprit sec et le respect des puissants.
Ces traits se retrouvent dans La Dépêche, où il
signera 1312 articles ; La Petite République, pour
l'affaire Dreyfus ; L'Humanité, depuis qu'il la
fonde le 18 avril 1904 jusqu'à son assassinat le
31 juillet 1914, où 2 650 textes portent son nom.
C'est dans ce journal que culminent son éthique
socialiste et son art visionnaire. Jaurès ou les noces
heureuses du journalisme et de la politique.
Ce parcours a inspiré la passion de l'auteur pour
l'oeuvre de Jaurès, qui redonne goût (et exigence)
à la presse, aujourd'hui en grave crise de confiance.