Peut-on rassembler, sans reste, le tout de l’expérience vécue, se restaurer, ramasser les miettes de sa vie ? Peut-on inscrire son origine au commencement et sa mort à la fin de son livre, ce qui s’appelle communément faire œuvre ? Ce sont ces questions sans issue qui auront animé ce travail. Se donne à lire ici un Chateaubriand désœuvré, dépossédé, privé de la main et de la manuscripture, aliéné à sa propre mort. "Ma main... n’est pas revenue : je meurs par morceaux.", aura-t-il écrit, sur le pas de la mort. Émasculé ou manchot ? Peut-être... Un Chateaubriand en tout cas qui n’en finit pas de finir, et crève d’inachèvement ; un Vicomte, enfin, qui jouit de l’obscène effeuillage de sa propre mort.