«Je ne peux pas dire exactement quand tout a commencé, car on ne se
lève pas un matin en se disant qu'on est une femme qui subit des violences
conjugales. On se lève chaque matin avec cette boule au ventre. Se lever
ou rester au lit ? Quel est le bon choix ? À vrai dire dans mon cas, il n'y en
avait aucun...
- Je ne te demande pas de réfléchir, tu fais ce que je te dis et tout se
passera bien ! Compris pauvre conne ?
Autant dire qu'une machine est mieux traitée que l'esclave que j'étais devenue.
Mais comment ai-je fait pour ne pas me rendre compte de ce qui se passait ?»
Cette autobiographie est un cri de souffrance. Heiarii se livre sans détours et
revient sur une période sensible de sa vie, espérant que son histoire pourra
aider d'autres personnes à prendre conscience des actes ravageurs que les violences
physiques et morales peuvent amener. Marquée au plus profond d'elle-même,
elle se bat néanmoins pour avoir une existence normale.
En 2011, plus de 2 200 000 personnes ont subi des violences, selon le rapport
de statistiques de l'INSEE. Mais il faut avoir à l'esprit que toutes les personnes
concernées ne le disent pas forcément. Beaucoup préfèrent se taire et le cacher.
Une nouvelle autobiographie est-elle utile ? Les années passent, les chiffres
augmentent... Alors oui, cette autobiographie est utile. Tant que ces faits
de violences continueront d'exister et de se multiplier, nous ne cesserons
d'en parler.