Il y a bien des façons de considérer l'archive : légale ou personnelle, historique ou utilitaire, technologique ou littéraire. De sorte que tout le monde est concerné : l'ingénieur avec ses fichiers numériques, le décideur pour qui la maîtrise de l'information est stratégique, le généalogiste et ses racines familiales, le journaliste et ses images d'archives, le citoyen qui défend ses droits, l'historien scrutateur du temps passé, l'homme politique et le magistrat pour la traçabilité de l'argent public.
Les archives ont beaucoup à dire à la société mais n'aiment pas qu'on les maltraite. Pour qu'elles se livrent, il faut les apprivoiser, préserver leur support, capter leur discours et respecter leur origine. Un certain recul est nécessaire à la maîtrise de cette discipline et c'est souvent une question de temps.
Mais le temps s'accélère, les nouvelles technologies démultiplient les archives et les fragilisent en même temps. Au tournant du millénaire, dans cet environnement paradoxal d'une information fugitive et d'un besoin de mémoire tangible, quel est l'avenir de l'archive ?