«À nous
Les gants noirs et silencieux
À nous
Les mensonges faciles
À nous
Les exécutions en masse
À nous
La patrie en déroute
À nous
Les manches de couteaux
Tu sais
Ô combien le goût de l'eau est amer.»
Le choix de l'éditeur
Elle vit en Iran, où elle est née deux ans
après la révolution. Elle écrit de la poésie
et a participé au festival Voix vives de
Méditerranée en Méditerranée de Sète,
où je l'ai rencontrée. Elle, c'est Roja
Chamankar, l'une des grandes voix
de la jeune poésie féminine iranienne.
Je ressemble à une chambre noire donne à
lire, dans une édition bilingue, un large
choix de ses poèmes. Les premiers
se situent aux frontières de l'enfance,
là où la poupée, la petite fille, la femme
et la mère se rencontrent. Puis viennent
les textes du désir et de l'amour,
de l'attente, des blessures causées
par la guerre, des rêves explosés,
des meurtrissures intimes et sociétales.
Par ses textes écrits sur le fil, Roja
s'invente des portes de sortie ; et l'on
se plaît à voir dans la chambre noire qui
lui ressemble l'image d'une poésie qui
sait transformer la noirceur en lumière.