De retour au pays natal après un long exil, Auguste cherche à revoir Hada, son amour de jeunesse. Il trouve plutôt Elia, la soeur de Hada, décidée à lui barrer la route du retour.
Entre Auguste, Hada et Elia commence une longue reconquête. Parce que le pays délaissé a changé. Parce qu'Auguste lui aussi a changé, a oublié, a réécrit son histoire, a même fini par y croire.
Sur la trace des anciennes amours, on trouve parfois quelques fantômes agités.
Nés à 10 000 km l'un de l'autre et pourtant frères de mots, le Togolais Gustave Akakpo et le Québécois Marc-Antoine Cyr écrivent ici, d'un même geste, une histoire tissée de souvenirs pour l'un et d'imaginaire pour l'autre, à partir du proverbe togolais Les morts qui n'ont pas de vivants sont aussi malheureux que les vivants qui n'ont pas de morts.
Elia : Tous les jours depuis mille fois mille jours tout le pays tient à un fil.
Un fil coupé sur le grand fuseau.
Un fil qui pend et qui attend.
Est-ce qu'il reviendra pour renouer on se dit.
Est-ce que le fil a été cassé coupé pour de bon on se demande.
Est-ce qu'il reviendra on se dit.
Auguste : J'avais pas le choix je te dis.
Elia : Un jour un homme s'en va et c'est tout un pays qui suspend sa marche.
C'est tout un pays qui attend.
Tous les jours. Mille fois mille. On construit tout autour de l'absent.
Auguste : Dès que j'ai pu je suis revenu.
Elia : Tout est là comme avant. Maintenant que tu es rentré tout va recommencer on se dit.
Les jours comme avant les assiettes sales. Ton lit.
Tout le pays qui t'attendait ce soir a arrêté de t'attendre.
A recommencé à vivre normalement. Tu me crois quand je dis ça ?