De recueil en recueil, l'auteur a caressé la maison onirique, évoqué l'univers des pirates, dit l'amour et l'humour tout en fêtant le règne naturel contre l'emprise des villes, en se donnant pour but d'édifier son visage dans l'oeuvre en marche afin de concilier « la poésie et la vérité ».
Ici, l'écriture prête allégeance au lyrisme dans la recherche d'une pacification. Le constat de ce qui est perçu des sensations, liesse et amertume, fait aussi parler l'enfance, chanter la Beauté et pleurer les plaies universelles. Mais, pour Alain Breton, si la poésie est essentiellement un « événement d'être et de langage », elle doit avoir pour but de nous faire entrer dans le jardin des métamorphoses.
Voici donc, cinq ans après Les Éperons d'Éden, le dernier recueil d'un auteur qui retrouve un peu le ton, l'ébullition de Ça y est, le monde, dans un va-et-vient nerveux mais nourri de fantaisie, entre le poème d'amour et de colère, les mythes et les légendes, l'érotisme et la mort, et des tentatives d'autoportrait.