Jean Borella : La révolution métaphysique
Si la métaphysique renaît perpétuellement de ses cendres, c'est que les sciences ou les philosophies qui l'ont régulièrement brûlée n'étaient elles-mêmes que des « sorcières de passage » ; ni Galilée, ni Kant, ni Marx, ni Freud, ni le structuralisme - lequel devrait disparaître avec Derrida qui l'aura poussé à son terme - n'auront pu la faire taire. C'est aussi que la métaphysique est perpétuelle et universelle : elle est l'intelligence qui gouverne la raison (et non l'inverse), elle est donc la plus grande ouverture du concept sur le tout du monde ; et c'est ce tout du monde - car elle ne rejette rien - qui l'ouvre aussi bien à l'étant (l'ontologique) qu'à ce qui le fait être : l'au-delà de l'être (le sur-ontologique).
La révolution métaphysique, c'est donc arrêter de penser avec des mots, pour laisser les Idées se penser en nous, c'est convertir l'intelligence au symbole et ainsi découvrir que la métaphysique elle-même est subordonnée à la révélation.
Et c'est Jean Borella, à travers son oeuvre - sur 50 ans déjà -, qui nous guide ici sur le chemin de cette conversion. C'est lui qui nous guide, car tout ce livre, exclusif de tout commentaire, est son oeuvre ramassée. Et il nous guide seulement, car ce n'est jamais qu'à chacun de faire sa propre révolution métaphysique